Un goût d’enfance
La thématique des motifs était bien sûr en accord avec ce moment particulier de la fin de l’année: sapins décorés de boules, anges joufflus, vieux bonhomme au traineau débordant de jouets, etc
Un personnage à barbe blanche qui ne doit pas être confondu avec Saint Nicolas, reconnaissable à sa mitre et son large manteau rouge d’éclesiastique, et qui, en Alsace et en Lorraine, est le bienfaiteur attitré des enfants et le seul habilité à leur apporter des cadeaux au moment de Noël.
Appelé Santa Klaus dans les régions de traditions germaniques, il a été transporté outre Atlantique dans les bagages des émigrés européens.
Relooké aux couleurs rouge et blanc de la marque Coca Cola, il nous en est revenu sous la forme du Père Noël, surprenant mix entre publicité et traditions populaires.
Un ensemble de figurations un peu naïves, voire simplistes, que notre monde actuel a préféré bannir mais qu’il faut replacer dans le contexte de la fin du 19è siècle.
Pour les enfants sages
Destinées aux enfants, ces images ajoutaient une part de féerie à l’ambiance de Noël. A travers à elles, se dessinait un univers plein de tendresse, peuplé d’enfants sages, évoluant dans un décor souvent éloigné des réalités du quotidien.
Une vision idéalisée mais ô combien poétique du monde enfantin.
Un nouveau statut pour les enfants
Ces illustrations, apparues dans la seconde moitié du 19è siècle, reflètent un changement de perceptions par rapport aux besoins de l’enfant, à sa place dans la société.
Cette approche nouvelle transparaît dans les vêtements qui lui sont destinés. Pour la première fois dans l’histoire du costume, des tenues spécifiquement dédiées aux enfants sont créées. Le costume marin à l’usage des bambins en est l’exemple le plus frappant.
Une évolution qui ne doit pas occulter le fait que beaucoup d’enfants continuaient par ailleurs d’être largement employés dans les usines ou dans les mines.
La démocratisation du jouet
Parallèlement aux vêtements, le commerce des jouets profite de cette place nouvelle accordée à l’enfant. Dans les grands magasins qui ouvrent à la même époque dans les grandes villes, il devient courant de trouver des rayons qui leur sont consacrés.
Le développement des techniques permet aussi la création de nouveaux modèles de jouets, moins fragiles et moins chers puisque produits en plus grande quantité.
Animés par de petits systèmes à ressort et plus tard, à friction, ces jouets trouvent également leur place sous le sapin ou dans la hotte du Père Noël.
En Allemagne, les marques Guntherman, Lehman, Kellermann, Distler, etc … se feront une spécialité de ces créations nouvelles.
A Strasbourg, la marque Joustra (lire article à ce sujet) deviendra quelques années plus tard, elle aussi, une référence dans le domaine du jouet en métal et l’un des leaders de ce type de production.
A suivre …
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Documentation
- Thierry De Vos – Chromos, les premières publicités (2007)
- Isabeau de Rouffignac – Les Chromos – Album d’une collection – Editions de la Martinière
- Friedrich Hesse – La chromolithographie et la photochromolithographie – Editions Hachette avec la BNF – Réédition 2013 de l’édition de 1897
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