Une collection remarquable
Ce qui représente un échantillonnage très diversifié de techniques de coutures et d’ornementations.
Bonnets de cérémonie ?
Certains de ces bonnets sont de vrais petits chefs-d’œuvre de couture.
Rubans de soie ou de satin, tissus brochés rebrodés d’or, dentelles précieuses, les matériaux employés sont tout aussi luxueux que ceux utilisés pour les coiffes d’adultes.
Le contexte dans lequel ils ont été utilisés pose question. Leur taille réduite, visiblement prévue pour de très jeunes enfants, jointe à leur bon état de conservation sans usure trop marquée, plaide en faveur d’une utilisation précise, cérémonie de baptême et/ou jours de fêtes.
Ce qui n’exclut pas une utilisation renouvelée au sein du même groupe familial, la valeur particulière attachée au baptêmerejaillissant sur le petit bonnet de l’enfant.
D’où le caractère soigné de leur réalisation, avec un choix de matériaux de grande qualité.
Des assemblages raffinés
Leur confection fait parfois intervenir des insertions complexes de rubans, de pièces textiles de différentes couleurs, en jouant sur les effets de contrastes et de matières.
Utilisation d’un tissu broché avec motif d’angelots.
Malgré la petitesse de ces réalisations, leurs finitions sont aussi très étudiées, avec un soin particulier apporté aux doublures.
Certaines utilisent des Indiennes à petits motifs. Ce qui vient rappeler l’importance qu’a eu l’Indiennage dans l’histoire de l’industrie mulhousienne.
Une similitude de confection
Leur mise en œuvre représente un travail tout aussi élaboré que celui des coiffes de femmes.
Il est d’ailleurs intéressant de relever que des tissus identiques ont parfois servi à la confection des deux.
D’où la grande variété des textiles utilisés et la créativité que l’on peut remarquer dans certains de leurs assemblages .
Des bonnets « sexués »
Créativité et diversité qui n’empêchent pas de respecter certaines règles. La principale étant que garçons et filles ne sont pas coiffés des mêmes bonnets. Malgré la profusion des décors et la variété des apparences, ceux-ci se répartissent en deux types:
Ceux pour garçonnets s’en différencient par des découpes « en tranche de melon », le caractère masculin étant souligné par l’ajout d’un petit pompon de passementerie sur le haut.
Cette différentiation tient au fait que garçons et filles étaient indifféremment vêtus de robes longues jusqu’à l’âge de quatre ou cinq ans, le temps qu’ils fassent l’apprentissage de la propreté.
D’où ce petit détail distinctif et … significatif !
Crédit photos
- L’ensemble des bonnets et coiffes ici présentés font partie des collections du Musée Historique de Mulhouse.
- L’Exode ou Famille alsacienne quittant son pays – 1872 – huile sur toile, H. 127 – L. 197 cm – Louis-Frédéric Schützenberger (1825-1903) – Musée des Beaux-Arts de Mulhouse – Coll. SIM ©Kempf
Documentation
- François Bluche – L’Ancien régime. Institutions et société – Éditions de Fallois – Paris. 1993
- Isabelle Ursch-Bernier – Négoce et Industrie à Mulhouse au XVIIIe siècle – Presses universitaires du Midi – Toulouse. 2008
- Jean Bezon – Dictionnaire général des tissus anciens & modernes – Editions Hachette. 2013
liens
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bapt%C3%AAme
https://www.geneafrance.org/rubrique.php?page=bapteme
https://www.musee-impression.com/les-indiennes/
https://histoiresduniversites.wordpress.com/2021/10/07/bnus-lorient-mulhouse-lindienne/
https://www.etoffe.com/blog/2020/10/le-lampas-un-tissu-dexception/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Louis-Frédéric_Schutzenberger-L’Exode,_1872.jpg
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