Une configuration de départ identique
Des deux cotés du Rhin, les coiffes partagent le même schéma de base, à savoir un bonnet surmonté d’un ruban noué en un nœud de dimension variable.
De petite taille dans ses débuts, ce nœud, a pris par endroits un volume et des formes étonnantes, au grand étonnement des voyageurs de l’époque. Tel un certain Victor Hugo visitant en 1839 les régions du Rhin et qui nous en livre un descriptif intéressant:
« Une coiffure étrange qui avait l’air d’un énorme papillon noir posé à plat sur le front… »
La vision d’une alsacienne à grand nœud surgit aussitôt à l’esprit et pourtant, c’est de la coiffe portée à Fribourg en Allemagne qu’il est ici question. Analogie qui n’est pas fortuite puisque des deux cotés du Rhin, les coiffures ont connu un développement similaire avec, parfois, une même tendance au gigantisme.
Un développement à l’horizontale
Alors que la Schlupfkappe alsacienne s’est développée en adoptant un plissé solaire, avec une partie du ruban retombant sur l’arrière de la tête, les coiffes allemandes (Flügelhauben) ont évolué selon un profil horizontal bien spécifique, rejetant vers le haut les pans terminaux du nœud .
Le Hanauerland
Ce territoire, situé autour de Kehl coté allemand, faisait partie des possessions des comtes de Hanau-Lichtenberg, tout comme son pendant coté français le pays de Hanau, au nord de Strasbourg. Unité historique qui trouve son prolongement naturel à travers les costumes locaux.
Dans le Hanauerland, la « Flügelhaube » a développé deux boucles d’un large ruban, rigidifié par des renforts métalliques. Les ailes du nœud, positionnées horizontalement sur le haut de la tête, apparaissent comme une copie inversée de la voisine alsacienne. Ce ruban se termine par de courtes franges.
Le Ried
Avec sa cousine alsacienne, cette « Kappenschlupf » est sans doute celle qui a connu, au fil du temps, le plus grand développement.
Une coiffe préservée
Dans la course au gigantisme, la coiffe du village de Schutterwald peut être vue comme une exception. Elle y est restée de proportion modeste, très proche des origines, avec son ruban de taille moyenne, noué sur un bonnet à couture médiane.
Suite de l’article ici : les Cousines d’outre-Rhin – partie 2
Références
- Victor Hugo – Œuvres complètes – « Voyages » – Collection Bouquins – Éditions Robert Laffont, Paris, octobre 1987
- Charles Lallemand – Die badischen Landleute /Les paysans badois. Esquisse de moeurs et de coutumes – Edition Schaüenburg 1860
- Historic Costume in Pictures Braun & Schneider Editions 1861-1880 – Dover Publications 1975
- Waltraut Werner.Künzig – Schwartzwälder Trachten/Costumes populaires de la Forêt Noire. Editions Badenia Verlag Karlsruhe – 1981
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Princes_possessionnés_d’Alsace
- http://www.freiburg-schwarzwald.de/trachten.htm
- https://www.zum.de/Faecher/G/BW/Landeskunde/rhein/volkskunde/archiv/index.htm
- https://de.wikipedia.org/wiki/Markgräfler_Tracht
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